lundi 28 novembre 2011

Parade de Noël et Marché de Noël de Den Gamle By

Christmas has come to Aarhus ! Vous allez en effet beaucoup entendre le mot Noël dans tous mes prochains posts, car il faut savoir qu'au Danemark, Noël commence dès qu'Halloween se termine. La période de Noël a en fait officiellement commencé le 4 novembre, avec le J-dag (J vient de jul, le mot danois qui veut dire Noël).

Le J-dag était, un peu comme le Aarhus Festuge, ou le Danmark storste fredagsbar, un grand jour de fête estudiantin à Aarhus. C'est ce jour là que la bière de Noël sortait dans les friday bars ainsi que dans tous les cafés et boites du centre ville, et, la bière de Noël étant très forte, c'est aussi ce jour là que j'ai eu la plus grosse cuite de mon érasmus, cela va sans dire ;)

Après le J-Dag, les magasins ont commencé à décorer tout pour Noël, et le mot Jul a commencé à apparaître un peu partout.

Mais la période de Noël a officiellement commencé ce vendredi 25 novembre, jour de la parade de Noël et de l'allumage des illuminations dans toute la ville. Katrin avait justement deux amis allemands, Ana et Sven, qui avaient débarqués au Danemark pour le week end. Donc nous avons commençé par aller tous ensemble à la parade. Je n'avais pas pris mon appareil photo, et la suite de mon post vous montrera que j'ai bien fait.

C'était une chouette petite parade, très animée et en musique, avec des pères noëls qui lancent des chiques, plutôt classique. Elle était toutefois trop courte. Dès qu'elle a été terminée, toutes les illuminations de Noël du centre ville se sont subitement allumées, baignant Aarhus d'une lumière magique. Même si il n'y a pas de marché de Noël extérieur au centre ville comme à Liège (il y en a un intérieur, je vais y aller bientôt), Aarhus est bien mieux décorée pour Noël que Liège. A Liège, les décorations sont trop tape-à-l'oeil et pas assez traditionnelles à mon goût.

Ensuite, nous sommes allés dans les friday-bars de l'université, où nous avons rencontré un groupe d'italiens. Et parmi eux, il y avait Lucia, l'Italienne que j'avais rencontré le 1er jour, quand je suis arrivé à l'univ d'Aarhus (si vous vous souvenez, j'avais abordé un groupe de personnes en train de discuter : Pavlin, Katrin et elle). Ce sont les 3 premières personnes qui j'ai rencontrées au Danemark. Pavlin et Katrin sont devenus deux de mes meilleurs amis, mais je n'avais plus jamais revu Lucia depuis. Nous sommes restés avec eux et nous avons été au Bodegan, un café du centre-ville, où j'ai encore pu me voir confirmer ce que je pensais depuis toujours sur les danois : ils pourrissent la vie des gens avec des règles stupides. Ils faut en effet montrer sa carte d'identité pour rentrer dans un bar (je crois qu'il faut avoir 21 ans), ce que nous avons fait en premier lieu. Ensuite, l'Italienne dont je vous ai parlé au dessus est sortie fumer une cigarette, en laissant sa veste, avec son portefeuille et sa carte d'identité dedans. On ne l'a jamais laisser re-rentrer dans le café, puisqu'elle n'avait plus son ID, alors que c'était genre 2 minutes après qu'on soit rentré en montrant nos cartes d'identité. Si ça c'est pas dingue !!

Ensuite nous somme partis. En chemin, je discute avec un des italiens. Il s'agit de Lorenzo. Il m'avait ajouté sur facebook plusieurs mois avant que je ne parte au Danemark, parce que je faisais partie du groupe facebook des futurs érasmus d'Aarhus. Je ne l'avais jamais rencontré, c'est maintenant chose faite ;).

J'ai passé la fin de la soirée en boîte avec Sandra et Pablo et ai encore rejoint mon lit très tard (ou tôt c'est selon).

Le lendemain, on a visité la vielle ville (Den Gamle By) où se tenait un marché de Noël. C'était la première fois que je visitais Den Gamle By, vu que l'entrée est payante. Pourtant, tout le monde me couvrait d'éloges sur cet endroit, et les guides touristiques genre Lonely Planet le recommandaient vivement. Ils avaient raison, c'est un endroit génial.

Den Gamle By est en fait une immense reconstruction d'Aarhus au 18ème siècle. Elle est articulée autour d'une rivière, et comprend un moulin, des petits ponts de brique, des échoppes traditionnelles,... Tout le personnel est costumé et il y a possibilité de faire des ballades en carrosse.

La seule déception est ça manquait d'illuminations de Noël, et pour un marché de Noël, c'est un problèmes. Il y avait de nombreux petit chalets où l'on pouvait déguster gratuitement de la gastronomie danoise (bière au miel, hareng fumé, ...). Délicieux et saisissant ;o)

C'était super génial comme visite, Den Gamle By est tellement typique d'une vieille ville Scandinave, on imaginerais presque les vikings la parcourir, et à Noël, c'est encore plus chouette.


Den Gamle By de jour.

Et de nuit :







Il paraît que ça ne m'allait pas trop mal ;)

Czech dinner and Ice Skating weekend

Hej, c'est parti pour un nouvel article bien chargé en news. Tout d'abord, je tiens à m'excuser pour les nombreuses fautes de frappes qui pourraient se glisser dedans, mais j'écris cet article depuis un ordinateur de l'université, et les claviers danois sont justes atroces :-D; (QWERTYUIOPÅØ, donc pas le plus facile pour écrire en francais et pas de cédille, et une combinaison bien bizarre à faire pour avoir des accents, etc...).

Mes articles de novembre sont assez différents de ce à quoi je vous avais habitués, puisqu´auparavant, ils racontaient surtout mes excursions et mes voyages, mais voilà, maintenant il faut tenir compte d'un petit quelque chose qui est venu se mettre, et qui s´appelle... l'hiver ! :) Dur dur d'aller à la plage, dans un parc d'attractions ou de faire un bike-trip quand il ne fais plus que 5 degrés dehors et qu'il fait pleine nuit à 15h30 (ah ah, les joies de la scandinavie :-D, mais je pense à ceux qui sont en Islande ou en Finlande, ca doit être encore bien pire ^^). Les activités commencent donc à prendre une tournure plus cozy, et le mot 'christmas' commence doucement à se glisser dans tout ce qu'on fait ou veut faire (christmas dinner, christmas trip, etc..). Quand j'y réfléchis bien d'ailleurs, je me dis que j'ai eu une chance inouïe avec le temps jusqu'ici, les mois d'aout, septembre et surtout octobre ont vu le soleil briller de manière exceptionelle, ce qui a permis à mon erasmus de prendre une tournure assez originale, puisque constitué de beaucoup d'activités extérieures (surtout vu le pays dans lequel j'ai choisi de partir, qui n'est pas vraiment reconnu pour son beau temps !).

Comme je le disais donc, les activités se font plus hivernales, et une des choses que l'on aime le plus faire en hiver, c'est se retrouver dans un endroit bien chaud et se faire une bonne bouffe. C'est ce que nous avons fait chez Lucie samedi. Le thème de la soirée était la Tchéquie, puisque comme vous le savez déjà, Lucie est Tchèque. Lucie, Petra, Tereza et le copain de Petra en visite au Danemark (Tchèques tous les 4 au cas où vous ne l'auriez pas deviné) s'étaient retrouvés dès le matin et avaient commencé à cuisiner. Quand nous somme arrivés en fin d'après-midi, ils étaient toujours devant leurs fourneaux. Ils avaient en effet cuisiné pour mille. Je crois que je n'ai jamais autant mangé de toute ma vie qu'à ce souper ! Voici un petit aperçu de la soirée

Ce souper se mettait bien, car une particularité de ce mois de novembre, c'est que ma charge de travail à décuplé. Bon il faut dire qu'elle était pas énorme auparavant donc fallait bien que ça commence ;). 

 Après les vacances d'octobre où je suis parti en Norvège, les cours ont repris (et de nouveaux cours ont commencé, car comme je l'ai dit, l'année est divisée en 4 quadris et pas 2 au Danemark). Je n'ai toutefois pris que des cours étalés sur les quadris 1 et 2, ce qui explique que je n'avais pas d'examens en octobre. Les tp passés devant des microscopes ou dans des labos à travailler sur des sédiments au 1er quarter, qui demandaient du travail sur place, mais pas après, ont fait place à ce qu'on appelle des "seminars", à savoir la lecture de collections d'article scientifiques de pointe sur un thème bien précis que l'on doit présenter devant toute la classe pendant... 1 heure. Je vous laisse imaginer le boulot que ça représente de faire des power point qui durent une heure, et d'avoir en plus 1 heure supplémentaire de débats et de questions. Quand ce n'est pas nous qui présentons, nous devons tout de même lire les articles (ce qui prend pas mal de temps), car nous devons participer au débat. L'évaluation des cours est en effet aussi basée sur nos arguments et notre participation dans les débats sur les articles scientifiques à lire chaque semaine. J'ai ça pour 2 de mes cours (Glacial geology, et Quaternary terrestrial paleoecology).  Ajoutez mes heures de cours habituelles, ajoutez encore un gros travail dans le 3ème cours (Ecology of Foraminifera), que je dois réaliser avec 2 étudiants danois, qui doivent m'aider à lire les articles qui sont tous en danois, mes sorties avec mes amis, mes cours de danois et mon travail de barman (oserais-je évoquer le mémoire aussi...), vous comprendrez que je suis fort occupé (et bon sang que ça change de ma glande à Louvain l'an passé ^^). 

Les autres étudiants érasmus ont aussi beaucoup plus de travail qu'au premier quarter, ce qui fait qu'on fait moins de soirées la semaine que les mois précédents. Donc on en profite pour passer tous nos week-ends entre amis :) Cette situation a ramené 14 personnes dans la petite chambre de Mizhgon, la coloc de Lucie.  

 L'entrée, une soupe à l'ail. C'était délicieux, et en plus, il paraît que c'est un excellent remède contre la gueule de bois 

 Katrin (Allemagne), Fabian (Allemagne), Mizhgon (Tadjikistan), Sandra (Espagne)
Grand moment de rire, je ne me souviens plus de pourquoi ^^

 Second plat, des sortes de crêpes de pommes de terre.

 Lucie, notre organisatrice

 Le 1er dessert. Il manque encore deux plats qui viendront après et que je n'ai pas pris en photo : un gros gâteau, et des pommes de terres en robe des champs avec des croquettes au fromage, et de la viande en sauce. 

 L'érasmus est aussi l'occasion d'essayer toute sortes d'alcools "exotiques". Après l'alcool lituanien rapporté par Irena, il est venu le temps de goûter de l'alcool Tchèque mentolé :)

Après ces très agréables heures passées à manger comme jamais auparavant, nous avons passé la nuit dans la salle commune de la résidence où il y a un billard et un kicker (pour les belges)/baby-foot (pour les français qui me lisent).  Je ne suis pas très doué, les seuls véritables vrais coup super réussis que j'ai fait, c'était au moment où je ne devais pas les réussir. J'ai envoyé les 2 parties qu'on a faite la boule noire dans le mauvais trou à la fin ^^


Après des conversations qui resteront secrètes, nous avons quitté la salle, et je suis rentré chez moi à vélo avec sandra (qui habite à Skolhdhoj, la résidence voisine de la mienne) à 5h du matin.

Le lendemain, autre activité hivernale, la patinoire ! C'est la première fois depuis l'école secondaire que je remontait sur des patins, et je dois dire que je me débrouille pas trop mal. J'étais accompagné de Katrin (Allemagne), Lucie (Tchéquie), Mizhgon (Tadjikistan), Victor et Sandra (Espagne), Ana (Suède) et Sonia (Pologne). On a eu l'entrée gratuite grâce aux free tickets (tickets gratuits distribués en août à tous les érasmus, qui donnent accès gratos au musée AROS, à la piscine, à la patinoire, à Den Gamle By (la vielle ville), au musée viking, et à plein d'autres endroits encore...).

J'ai été stunné de voir la capacité des danois à patiner : on dirait qu'ils ont ça dans le sang, même les gosses de 5 ans patinent genre 2x plus vite que nous. Enfin, ce fut bien fun ! :)



Il y avait plein de petits pinguoins pour apprendre aux enfants à patiner. Adorable :)

dimanche 20 novembre 2011

Anniversaire Tony + news

Les anniversaires se suivent, et ne se ressemblent pas ! Cette fois-ci c'était le tour de Tony, un érasmus norvégien, de fêter ses 25 ans (je sais il n'en a pas l'air sur les photos). Pour l'occasion, j'ai retrouvé Julija après mes cours et je suis allé acheter un T-shirt blanc. Après, nous nous sommes retrouvés chez Irena pour préparer le cadeau : nous allions écrire HAPPY BIRTHDAY sur une face du T-Shirt, et BAZINGA sur une autre :-)

Il est ensuite arrivé, ainsi que quelques autres personnes, nous avons ensuite mangé des bonnes pancakes lituaniennes, et bu un drôle d'alcool lituanien as well :) Son cadeau lui a fait très plaisir, j'étais donc content de l'idée qu'on a eu :)






Sinon je comptais écrire plus, mais je suis trop fatigué, donc ce sera dans le prochain article :)

samedi 12 novembre 2011

November news, dark side of the moon, funny pics, and wonders about the future

Hej ! Désolé, je n'ai pas écrit très souvent sur mon blog ces jours-ci, mais je dois dire que je le regrette, j'aime écrire sur ce blog, cela me détend et me permet d'exprimer mon ressenti. Dans un monde de changements, de basculements et de découvertes comme celui de l'érasmus, ça peut parfois faire du bien :). Comme je l'avais signalé dans le précédent article, les cours ont recommencé, et ma charge de travail a subitement fait un énorme bon, puisqu'en plus des articles/séminaires à présenter, il faut que je prenne tout mon courage et que j'avance dans mon mémoire (pas fort, mais ca commence à démarrer à meilleure cadence). En plus de ça, la fin de l'érasmus approche (même si elle est encore dans 2 mois 1/2, je ne rentre vraiment pour de bon que fin janvier), et avec elle, la grande question : que vais-je faire une fois mes études terminées ? 

Car il ne suffit pas de se contenter de retourner à LLN et de reprendre sa vie d'avant sans s'interroger sur le pourquoi de mes études... Au retour de mon érasmus, je ne serais plus qu'à 5 mois (si tout va bien) du grand diplôme tant attendu après 5 ans de travail acharné. Aussi, je suis désolé si cet article est un peu différent des autres, j'admets qu'il est plus agréable de lire le récit de mes voyages, soirées, aventures Aarhussiennes, mais  je dois parler de quelque chose à plus long-terme une fois, et j'ai choisi ce moment et cet article-ci pour le faire.

Ces 4 années et demi d'université ont été le temps de mes premiers pas dans la vraie vie, de mes premières expériences, de mes premières sorties, de mes premières responsabilités, bref, le premier moment dans ma vie (à part peut-être durant mon insouciante enfance), où je me suis réellement senti exister. Bref, je ne vais pas revenir sur mon adolescence pourrie, ça fait 4 ans que j'en suis sorti, et ce blog n'est absolument pas l'endroit pour en parler, mais après plusieurs années passées sur les bancs de la fac, et tant d'expérience et de souvenirs, il serait peut-être temps de commencer à s'interroger sur mon vrai but. 

Au départ, je pensais faire un excellent mémoire et réussir comme à mon habitude cette année comme toute les autres, c'est-à-dire pas over-brillamment, mais assez bien, et sans trop de problèmes, puis tenter peut-être, une thèse de doctorat à l'UCL, ou tout du moins en Belgique. La première certitude que j'avais (et ça fait du bien de l'avoir après tous les problèmes que j'ai eu pour trouver dans quoi me spécialiser dans cette vaste branche qu'est la géographie), c'est que mon truc, c'est la climatologie. C'était ce que je pensais faire au début, en entrant à l'université, et au finish, j'ai eu raison de conserver mon chemin.

Seulement voilà, c'était sans compter cet érasmus à Aarhus, qui allait profondément modifier en même pas 3 mois passés ici, ma vision des choses et du monde qui m'entoure, mes objectifs, ma confiance en moi même, et mon sens des priorités. Et last but not least, ma vision de mon passé, de mon présent, et de mon futur...

Premièrement, je dois dire que j'ai eu ici l'occasion de réaliser que les études que je faisais en général, c'était un peu n'importe quoi. Pas dans le fait que j'ai fais 3 universités différentes (Ulg, UCL, Aarhus), mais surtout parce que dans ces 3 universités, j'ai étudié des trucs complètement différents,  de la géographie économique/géomorphologie/géomatique à Liège, de la climato de base et des cours de géographies plus humains à Louvain-La-Neuve, et de la géologie/glaciologie/paléontologie à Aarhus. Si vous êtes une personne qui ne s'y connait pas dans le domaine, je peux vous assurer que ces 3 matières principales sont radicalement différentes les unes des autres, et qu'on arrive dans le problème classique des études de géographie : quand on en termine, on a une connaissance de base de tout, mais on est spécialisé dans rien, et même si mon master s'appelle "master en climatologie", j'ai eu en tout et pour tout 40 crédits sur 300 de climatologie (et encore, je compte mon mémoire). C'est tout le problème des études scientifiques. Quand on fait droit, on sait qu'on veut être avocat ou juge, quand on fait médecine, on sait qu'on veut être médecin ou chirurgien, quand on fait infirmière, on sait qu'on veut être infirmière (quelque soit la spécialisation). Quand on fait géographie, on ne sais pas trop ce qu'on va/veut être, mais on évite de s'interroger là dessus avant le tout dernier moment...  Autant dire que dans ces conditions, je ne me sens pas vraiment prêt d'en finir avec les études. Je ressens de plus en plus le besoin de faire un master complémentaire, un "vrai" master, bien spécialisé dans un domaine. Et je veux que ce domaine soit en rapport avec la climatologie. Donc si vous me voyiez déjà entamer une thèse de doctorat, il faudra dans le meilleur des cas être encore un peu patient...

Deuxièmement, après le "faire une thèse de doctorat", il y a une deuxième partie de ma phrase à mettre en doute : "en Belgique". Car j'ai également réalisé qu'il a fallu attendre 22 ans et m'éloigner de presque 1000 km, pour que je trouve un endroit où je me sens vraiment bien, c'est-à-dire une vie dans laquelle je suis en général pleinement heureux et épanoui, et un monde dans lequel je me sens à ma place. Attention, vous ne me ferez jamais dire que la Belgique c'est un pays pourri, et que j'y étais malheureux. Vous ne me ferez pas non plus dire que le Danemark c'est le paradis. On se sent en effet parfois vraiment rebuté par le manque de sympathie d'une frange de la population locale à l'égard des étrangers.

C'est juste qu'en Belgique, il y a toujours eu, du plus profond de mon enfance jusqu'à mon départ il y a 3 mois, une petite chose planquée au fond de moi qui faisait que je me sentais un peu comme un extra-terrestre. Il faut bien l'avouer, je ne partage pas les préoccupations du belge moyen : les victoires du standard ou d'anderlecht m'indiffèrent, je préfère partir en vacance en Norvège, en Irlande ou en Ecosse plutôt que d'aller à Lloret où à Ibiza, je ne partage absolument pas l'humour de la majorité belge. Ce qui fais rire les gens (genre humoristes, les de funès, les séries style 'how I met' etc.) ne me fait pas rire, bref, je pourrais encore vous citer 1000 exemples qui font que quand je suis en Belgique, je me suis toujours senti hors du moule et incapable d'être à une autre place que celle de la marginalité, même parmi mes amis.  Et étrangement, dans un environnement international comme ici, les choses sont différentes, les gens viennent de backgrounds plus variés, c'est un grand melting pot qui fait tout le monde se sent accepté comme il est, dans ses différences comme dans ses conformités.

Ca peut vous paraître un peu stupide tout ce que je viens d'écrire, mais essayez d'imaginer un peu vivre pendant presque 22 ans, en sachant que presque rien de ce qui vous intéresse n'intéresse votre entourage, et en vous sentant toujours à part, comme le gars bizarre, pas vraiment charismatique, et dont on peut se payer la tête en permanence, même gentiment.  Vous vous faites des amis, beaucoup d'amis, mais vous réalisez que même parmi eux, vous vous sentez différent. Parfois, même vos propres parents s'y mettent (exemple : ma mère quand je lui ai dit que j'avais un vélo ici et que je faisais mes trajets à vélo, elle m'a ensuite dit : "on a été à une réunion de famille, on a parlé de toi, et on a tous rigolé comme des fous en t'imaginant faire du vélo", merci maman, ca vient du coeur :-/.). . Ensuite, vous commencez à vous sentir un peu dévalorisé, et les gens peuvent se permettre n'importe quoi envers vous, vous ne réagirez jamais avec panache. Tout au plus vous vous sentirez vexés, et vous réaliserez que ce qu'on vous dit n'est que de l'humour, mais vous ne partagez pas cet humour. Puis vous arrivez dans un endroit où les choses sont vraiment différentes, et où ce genre de situations ne vous arrive plus jamais. Et vous vous dites que plutôt que d'en vouloir aux autres, il suffisait simplement de trouver sa place.

Et je commence à avoir le sentiment que cette place est hors des frontières de la Belgique. 

Voilà pour cette considération, qui m'a donné l'occasion de vous dire que je pense de plus en plus que mon retour au pays sans gouvernement ne sera que provisoire...

Ensuite, quelles sont les nouvelles Aarhusiennes ? Bien voici d'abord quelques photos de l'international dinner ! une de nos habitudes avec mes lituanniennes, mon bulgare et mon espagnole préférés !Whoop whoop it was so much fun !





Et en plus, ils m'ont fait un super cadeau d'anniversaire ! Un cadre avec toutes des photos de nous dedans ! Après le nouvel appareil photo dslr et les aurores boréales, j'aurais été gâté cette année :)

  Vendredi, tour des friday bars, ces grands évènements bibitifs facultaires organisés chaque semaine, où nous avons découvert que les étudiants danois, pour s'éclater le vendredi soir, font des tournois...  de bingo ! Et en sortent complètement déchirés (et oui !)... Ensuite, soirée passée avec 3 espagnols (Martxel (un de mes compagnons de Norvège), Manuel et Eneko). Il faut savoir que les espagnols, ils sont beaucoup à aarhus, et ils ont une tendance à rester un peu en meute, ce que je trouve dommage, parce qu'ils sont tous très sympathiques. Mais ils commençent à fréquenter plus d'internationaux, et à même se parler anglais entre eux. Donc la plupart de la soirée s'est bien passée, et ils ne se parlaient pas en espagnol, puisque j'étais là. Toutefois, il y a eu un petit problème vers minuit, l'un d'entre eux a eu la mauvaise idée d'évoquer la situation au pays basque, or martxel surtout est indépendantiste basque convaincu, et manuel est de Madrid. S'en est alors suivi une grande scène en espagnol pendant une demi-heure, et moi sur le côté, ne sachant pas trop quoi faire ! Il a donc fallu que j' intervienne pour stopper la scène, donc à retenir, ne jamais parler de politique avec les espagnols !

Sinon, j'ai rencontré mon premier vrai problème depuis que je suis arrivé ici. Il faut savoir que les universités aiment bien me mettre en colocation avec des dingues (souvenez-vous de l'érasmus français fan de musique classique et asocial de l'an passé qui rentrait dans nos chambre la nuit pour nous voler de l'argent). Et cette fois-ci encore, elles n'ont pas raté leur coup. J'ai eu une grosse dispute avec mon coloc durant l'international dinner. Il est en effet sorti de sa chambre avec des cartons, en disant qu'il en avait marre de vivre avec moi et qu'il était temps pour lui de se trouver une femme et de fonder une famille (toc toc !). Puis, en reprenant ses affaires, il est entré en trombe dans ma chambre pendant la nuit et à commencer à m'accuser de lui avoir voler ses verres. Or, j'ai mes propres verres, je ne me sers jamais des siens. Il a complètement pêté un cable, et mes amis sont intervenus pour lui signifier que quelque chose ne devait pas tourner rond chez lui, bref, je vous laisse imaginer la scène. Depuis, il n'est pas parti, il est toujours là, et je cherche soigneusement à éviter tout contact avec lui, ce qui est parfois problématique, mais bon, à la longue, on commence à s'habituer au cokoteurs tarés !

Donc voilà pour les news du moment :) A plus les gens, vous me manquez !

dimanche 6 novembre 2011

Northern Norway Trip : récit complet

Cela fait maintenant un peu plus d'une semaine que je suis rentré de cet incroyable voyage, et donc de fait un peu plus de deux semaines que je n'avais pas publié sur mon blog, donc je crois qu'il était largement temps que je prenne un moment pour écrire ici le récit de ces aventures en Norvège. Attention ça va swinguer !

Bon, commençons par le commencement. Si vous suivez mon blog régulièrement, ou tout du moins si vous me suivez un peu sur facebook, ou si vous avez pris de mes nouvelles récemment, vous êtes au courant que j'ai profité du break post examens qui était en cours au Danemark pour partir entre le 21 et le 28 octobre faire un road-trip d'une semaine dans le nord de ce fabuleux pays qu'est la Norvège. J'étais accompagné de 4 de mes amis érasmus : Vincent, Martxel, Sandra et Oier. Je ne vais pas revenir sur l'organisation du voyage, j'ai déjà écrit une tartine dessus dans un des articles précédents (AROS + préparation du voyage en Norvège). Pour ceux qui n'ont pas le courage d'aller le (re)lire, je vous laisse deviner qu'un voyage dans un endroit pareil ça ne se prépare pas en 2 minutes chrono, et que nous avons du enchaîner plusieurs réunions ces dernières semaines pour organiser ça le mieux possible, et que ce voyage nous a plus ou moins couté la blinde (même si on a vraiment réussi à limiter les coûts !).

Petite présentation des gens (histoire que vous vous y retrouviez ^^) :

 Vincent
Belgique - Leuven
 Sandra 
Espagne - Madrid

 Martxel
Espagne - San Sebastian (ou plutôt Pays Basque, ne lui dites pas qu'il est espagnol !)
 Oier
Espagne - Bilbao (mais ne lui dites pas qu'il est espagnol non plus !)
 Moi-même 
Belgique - Liège (ça c'est du scoop ! :) )

Bon, alors, si vous me demandez de résumer ce voyage en un mot, je dirais FANTASTIQUE !, je pourrais même aussi vous dire INDESCRIPTIBLE, ça sonne mieux ! Jugez vous même : partir au delà du cercle polaire arctique avec ses potes, passer deux nuits dans un aéroport, trois autres dans une voiture de location, voir et visiter Oslo, parcourir plusieurs milliers de kilomètres en voiture, faire du couchsurfing pour la première fois, rencontrer et nouer des contacts qu'on espère durables avec de sympathiques norvégiens qui nous offraient gîte et/ou couvert, passer une nuit dans un chalet en bois au milieu des montagnes, admirer les merveilleuses aurores boréales, être en permanence au milieu d'une nature extraordinaire et voir jour après jour des paysages à couper le souffle, ... Vous appeleriez ça comment ? :):):)
Ajoutez à ça mon anniversaire qui tombait en plein milieu du voyage, et vous arrivez à une expérience que je ne suis pas prêt d'oublier !

Maintenant, c'est parti pour le réçit du voyage, attention les yeux !
1er jour : 21 octobre 2011. Aarhus - Oslo

Premier trajet, en blanc sur la carte.

Let's go to Norway ! Nous nous sommes retrouvés tous plus impatients les uns que les autres sur la Norde Ringgade, une des avenues principales d'Aarhus, pour prendre le bus qui allait nous conduire à l'aéroport. Dernier check de tous les papiers, et embarquement dans le bus. Le trajet durait environ une demi heure, que nous avons passé à nous raconter les évènements des jours précédents. Nous sommes arrivés à l'aéroport d'Aarhus, qui est un tout petit aéroport, très provincial. Nous étions loin d'être les seuls érasmus à nous envoler pour le pays des fjords. Deux groupes d'espagnol(es), étaient également présents dans le même avion que nous. Le premier groupe (ceux qui étaient déjà à Copenhague en même temps que nous en septembre, décidément, on a toujours le même timing ! ^^) partaient pour un voyage Aarhus-Oslo-Wroclaw-Londres-Aarhus, l'autre groupe, c'était des filles que je n'avais jamais vues, mais qui, apparemment, étaient également érasmus à Aarhus. Bref, donc nous avons embarqué dans l'avion nous amenant dans la capitale norvégienne. Le trajet d'Aarhus à Oslo est extrêmement court, il ne prend qu'une petite demi-heure en avion. Nous n'avons donc pas attendu longtemps avant de fouler le sol Norvégien !

 Oier, Martxel et au centre, un des espagnols qui se rendaient également à Oslo. Derrière lui, il y a Marta, une des filles qui nous avait accompagné à Copenhague.

Pour nous faire patienter pour l'avion, l'aéroport d'Aarhus avait installé un puissance 4 géant ! ^^

Nous sommes arrivés à l'aéroport d'Oslo Rygge vers 19h. C'est un aéroport secondaire d'Oslo, qui abrite toutes les liaisons ryanair. Pour prendre notre deuxième avion, vers le nord du pays, nous devions changer d'aéroport et nous rendre à l'aéroport d'Oslo Gardemoen, qui est le principal aéroport de Norvège. 

Nous avons donc pris le bus vers le centre ville, et comme notre deuxième avion n'était que le lendemain matin, nous avons pris quelques heures pour faire un petit tour dans Oslo, avant de prendre le bus vers l'aéroport de Gardemoen ou nous avons passé la première nuit. Oslo by night est assez chouette. Il y a beaucoup de grands gratte-ciels qui donnent un air de New York au quartier de la gare des bus. Plus loin vers le centre, les rues se font plus anciennes, mais les enseignes lumineuses et l'animation sont toujours très présentes. Dans le bus, premières annonces en norvégien, langue très similaire au danois, mais prononcée très différement (les s se disent sh en norvégien, donc Oslo se dit Oshlo, et ils roulent les r comme pas possible). écrits par contre, le norvégien et le danois sont aussi similaires que les français de France et de Belgique.

 Non, nous ne sommes pas sur Times Square, mais bien à Oslo !

 Petite particularité des feux rouges d'Oslo, il y a 2 bonhommes ! Jamais compris pourquoi...

Scène typique d'Oslo by night

Vers minuit, nous avons donc pris le bus pour aller à l'aéroport d'Oslo Gardemoen, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville. L'aéroport était immense et magnifique, mais dormir dedans c'est pas facile ! Il y avait en effet une longue rangée de siège sur lesquels les gens dormaient, mais ils n'étaient pas ce qu'on peut appeler très confortable et il n'y avait pas beaucoup de place ! toutefois, certains on fini par s'en aller, ce qui nous a permis de prendre leur place et de nous étendre un peu plus ! Dormir dans un aéroport était tout de même une expérience assez rigolote !

  Pas facile de dormir à l'aéroport d'Oslo !

Jour 2 : 22 octobre 2011. Oslo - Bodo - Narvik

Nous avons pris notre petit déjeuner dans l'aéroport. J'ai acheté un pain, qui m'a couté 5€ (!), ce qui me permet de vous prévenir si un jour vous voyagez en Norvège, ce pays est un des plus cher de la planète ! Une bouteille d'eau coûte 4 €, une pita coûte plus de 10 €, un pain coûte 5 €, c'est vraiment incroyable. Je ne me plaindrais plus du Danemark, où tout est déjà très cher comparé à la Belgique ! Puis nous avons embarqué dans notre deuxième avion. Direction : Bodo, petite ville située sur la côte, à une centaine de kilomètres au nord du cercle polaire. 
Arrivés à Bodo, première surprise, il ne fait pas trop froid (environ 5°, température d'hiver belge, donc impose un manteau mais supportable). Le paysage est désolé mais magnifique, et les routes bien entretenues. Nous allons chercher la voiture, une petite toyota (oh oui, ça allait être dur de dormir là dedans !). Nous nous mettons en route vers la première chose que nous voulons voir, le Saltstraumen, un immense tourbillon qui parcourt un fjord à 20 kilomètres de Bodo. L'endroit était très impressionnant, traversé par un grand pont, et la vue sur les montagnes environnantes était tout simplement époustouflante ! Le tourbillon était très puissant, et très rapide, mieux vaut ne pas tomber dans la flotte !



Ensuite, nous sommes allés faire nos courses, pour acheter de quoi manger. Pour nous faire à souper, nous avons acheté un pack de briquettes facilement inflammables, qui permet de se faire cuire tout ce qu'on veut à la manière barbecue. Nous avons donc acheté des saucisses et autres viandes à faire griller. Le reste de nos vivres était essentiellement constitué de fromage pas cher et de salade de patate (crappy cheese and potato salad). Nous avons décidé de rouler vers le nord, pour atteindre la ville de Tromso le lendemain soir. Les paysages restaient fabuleux, mais nous avons été surpris par la nuit, qui tombait vers 17h. Nous avons donc décidé de continuer à rouler sur plusieurs centaines de kilomètres, pour atteindre une région suffisamment proche de Tromso, ce qui nous permettrait de parcourir la place plus lentement et de découvrir sans devoir se presser. Avant de prendre le Ferry traversant le Tysfjord, nous avons commencé à nous cuire à manger dans un arrêt de bus !


Nous avons fini par nous arrêter un peu après la ville de Narvik, à mi-chemin entre Bodo et Tromso, pour passer la nuit dans la voiture. Dormir dans la voiture n'était pas facile, mais comme j'étais très fatigué après la nuit dans l'aéroport, je n'ai pas encore eu trop de mal au finish. Il ne faisait pas trop froid non plus, parce que 5 personnes entassées sous des tonnes de couvertures et serrées comme des sardines, ça réchauffe ! ^^

Jour 3 : 23 octobre 2011. Narvik - Tromso

Nous nous sommes levés très tôt, pour profiter dès que possible des premières lueurs du jour. On est descendu un peu au sud, à Narvik, pour aller faire le plein d'essence et pour aller à l'office du tourisme qui pourrait nous renseigner sur des choses à ne pas manquer dans la région. Malheureusement, l'office était fermé, et Narvik avait d'ailleurs des allures de ville fantôme, pas un chat dans la rue..





Nous nous sommes donc remis en route vers le nord, vers Tromso. Les paysages étaient magnifiques avec des montagnes couvertes de neige, et certains cols étaient d'ailleurs bien enneigés, ce qui nous a permis, pour notre plus grand plaisir, de marcher dans la neige. 

Les deux arrêts principaux avant d'arriver à Tromso étaient d'une part les chutes de Malvefossen, d'autre part une sorte de petit village en bois qui contenait des tentes lapones au bord de la route.




Le froid se fait plus sentir, comme l'atteste la glace...

Vers la fin de l'après-midi, nous arrivons à Tromso. cette ville est impressionnante à plus d'un terme. Située à presque 70° de latitude nord, soit une des latitudes les plus extrêmes possibles, (genre nord de l'Alaska, côte nord de la Sibérie), il s'agit d'une ville qui compte une aire urbaine de plus de 100 000 habitants, et qui comprend une université, beaucoup de magasins, de restaurants, etc, et où tout le monde vit comme dans une ville normale. A Tromso, nous avons retrouvé un mec appelé Leslie, qui était étudiant à l'université de Tromso, et qui nous a offert son kot pour que nous puissions prendre une douche et manger un morceau. Il nous a aussi fait visiter la ville. D'où connaissions nous Leslie ? Il est en fait ami avec un érasmus allemand d'Aarhus, Fabian, qui nous a donné ses coordonnées avant le départ, et que nous avons contacté sur facebook. C'est une autre des grandes leçons de l'érasmus : avec un réseau étendu, on peut trouver des gens prêts à nous aider jusqu'au plus profond des régions arctiques ! 

 Leslie

 La cathédrale arctique de Tromso

 Un bon repas et une douche après 3 jours, ça fait du bien

Il n'y avait pas assez de place chez lui pour nous loger tous les 5, donc il nous a trouvé l'adresse d'un site de location de chalets en bois (20 €/nuit, pas mal). Nous en avons donc loué un, pour éviter de redormir dans la voiture et combiner la douche-bouffe correcte avec une nuit dans un vrai lit !. Avant d'aller dormir, nous avons repris la voiture, et nous sommes partis dans la cambrousse pour essayer de voir les aurores boréales. Il faisait toutefois trop nuageux pour que nous puissions en distinguer, mais nous avons eu un moment flippant, arrivé au bout d'un chemin, nous sommes tombés sur un panneau de signalisation très effrayant, juste avant une piste en friche. Inutile de dire que nous n'avons pas été plus loins et que nous sommes rentrés vers notre petit chalet. 

 Tromso by night. Difficile d'imaginer une si grande ville si loin dans le nord.

Endroit digne d'un film d'horreur !

Jour 4 : 24 octobre 2011. îles de Kvaloya et de Senja

Nous nous sommes levés très tôt, et il était d'ailleurs assez difficile de quitter notre lit douillet, mais nous devions attrapper le ferry pour l'île de Senja à 9h. Si on le ratait, il n'y en avait plus avant le milieu de l'après-midi, donc il fallait se dépêcher. Nous avons donc roulés de bon matin jusqu'à l'ambarcadère situé sur une île à l'ouest de Tromso, reliée à la ville par un pont : Kvaloya. Pour atteindre le point d'embarquement par bateau, nous avons dû traverser toute l'île, qui était vraiment magnifique. Je pense qu'il s'agit du plus bel endroit du voyage. La végétation n'est que buissons de toundra, qui prenaient une couleur rouge assez éclatante, et il y avait des tonnes de montagnes au bord de la route. Vers le milieu, il y avait un énorme fjord, et l'endroit était extra ! L'eau était d'un vert opale, d'une pûreté rarement vue jusqu'à présent. Nous en avons profité pour faire une photo de groupe.





Arrivés à l'embarcadère du ferry, nous réalisons qu'il n'y a... pas de ferry ! En effet, c'était un ferry d'été, qui ne fonctionnait que jusqu'au 31 août. Nous avons donc décidé d'atteindre Senja par d'autres moyens. Nous sommes descendus au sud, via un tunnel, et nous avons fait tout le tour par le sud et arrivés à Senja par cette direction.

Nous sommes arrivés sur la magnifique île de Senja vers 15h. L'île est parcourue par des montagnes sombres et acérées comme des dents de requins, qui tombent à pic dans la mer. L'endroit est d'ailleurs surnommé "the devils jaw". La route serpente entre ces montagnes et traverse des villages de pêcheurs perdus au milieu de profond fjords, donnant à ces endroits des airs de bout du monde. Le temps extrêmement mauvais a d'ailleurs rajouté une atmosphère qui collait étonnament bien à l'endroit. Malgré cela, nous étions assez déçu de ne pas encore avoir vu un coin de ciel clair depuis le début du voyage, et nous désespérions de voir une nuit les aurores boréales. Nous avons pris notre souper au bord de l'île de Senja et nous l'avons quitté par l'ouest, pour redescendre un peu en direction de Narvik, où la route bifurquait vers l'ouest pour rejoindre les îles Vesteraelen, où nous avions notre couchsurfing le lendemain.





En chemin, nous regardons le ciel et nous remarquons qu'il y a des étoiles ! Le ciel est devenu clair !! Dans un élan d'excitation rarement atteint, nous nous précipitons vers les fenêtres de la voiture, et nous distinguons quelques vagues volutes vertes qui se mettent à briller dans le ciel ! En effet, contre toute attente vu le temps exécrable de la journée, nous allions passer la nuit sous les aurores boréales ! 





Nous arrêtons subitement la voiture au bord de la route, nous faisons griller les briquettes pour manger les saucisses du souper, et nous sortons nos appareils photos pour immortaliser ce moment fantastique. Les aurores boréales à cet endroit étaient toutefois assez faibles, et ne consistaient qu'en quelques lignes vertes flash qui bougaient dans le ciel. Au moment où elles se calmaient un peu, nous reprenons la route, et vers 23h30, nous nous arrêtons à nouveau. Les aurores boréales sont de nouveau là, plus brillantes que jamais, plus impressionnantes que jamais, et leur couleur se met à changer, de vertes, elles passent à rouges. Le ciel devient alors chargé de volutes rouges qui dansent à une vitesse impressionnante. Entre elles, nous distinguons des centaines d'étoiles, et plusieurs étoiles filantes étreignent le ciel. C'est sous ce spectacle magnifique, qui m'a fait avoir la larme à l'oeil, que je baisse la tête et regarde l'heure sur mon gsm.  

Il est minuit. 
Nous sommes le 25 octobre.
J'ai 22 ans.
Et je suis une nuée de magnifiques aurores boréales !

Si il y a un moment dans ma vie que je n'oublierais jamais, c'est bien celui là. Le ciel m'a offert en cette fabuleuse nuit du 24 au 25 octobre 2011 le plus beau cadeau d'anniversaire qu'un homme puisse rêver de recevoir un jour...

Le ciel de mon anniversaire... Époustouflant !

Et je dois avouer que sur le moment, je suis passé par toutes les émotions possibles : de la joie, of course, mais aussi de la culpabilité, parce que je me demandais si je méritais vraiment de vivre un moment si extraordinaire. 

La force de la nature est fabuleuse !

Jour 5 - 25 octobre 2011 - île d'Andoya et couchsurfing à Versteralen.

Le ciel de jour me gratifia d'un autre cadeau d'anniversaire, en effet, un grand soleil a brillé de mille feux dans le ciel tout le long de la journée. Et c'est vraiment lorsqu'il pointe le bout de son nez que l'on réalise la majesté des environnements de la Norvège.

La destination du jour était l'île d'Andoya, l'île située à l'ouest de Senja. Cette île présentait un visage très différent de la précédente, en effet, elle était longue comme une baguette, et les pointes nord et sud étaient constitués de hautes montagnes désolées. Par contre, le centre était plat, et la végétation sur l'île était bien plus abondante que sur Senja. L'île d'Andoya était en réalité verdoyante, car couverte d'herbe qui rappelle un peu les paysages irlandais ou écossais.




Nous avons fait une grosse pause sur la pointe nord de l'île, puis nous sommes redescendu, direction la petite ville de Stokmarkness, où nous devions retrouver notre couchsurfing et prendre le bateau avec elle jusqu'à sa maison, située sur une île perdue


Coucher de soleil sur le bateau

La fille qui nous hébergeait s'appellait Eilin, elle avait 20 ans, et vivait seule dans une grande maison avec bien beaucoup de chambres. Sur l'île où elle vivait, il n'y avait qu'un vieux pêcheur et sa tante/oncle/grand-parents/cousines qui vivaient dans la maison voisine. Je n'arrivais pas à imaginer qu'on puisse vivre dans un tel environnement isolé à 20 ans sans péter un câble. Et pourtant, elle vivait là, sereine et heureuse. C'était assez étonnant. Outre nous, elle hébergait un autre couchsurfer, Kurt, un flamand qui a tout plaqué pour découvrir la Norvège après une rupture. Nous avons mangé un bon repas, puis nous sommes sortis regarder les étoiles. Malgré la clarté du ciel, pas d'aurores boréales cette nuit là... Au retour, nous avons mangé mon gâteau d'anniversaire, et Eilin a appris aux autres à me chanter bon anniversaire en norvégien.



 
Jour 6. 26 octobre 2011. Îles Lofoten

Cette dernière journée complète dans le grand nord nous a gratifié d'un temps encore plus magnifique que la veille. Nous en avons profité pour nous rendre dans ce qui est considéré comme le plus bel endroit de l'arctique norvégien : les îles lofoten. Pour s'y rendre, 2 ferrys. L'un pour aller de chez Eilin à Stockmarkness (celui que nous avions pris la veille). L'autre au sud de l'île, pour aller vers la 1ère des îles Lofoten (il y en a 4 principales en tout). D'abord, avant de partir, petit déjeuner typiquement norvégien chez les voisins d'Eilin, sa grand mère nous avait préparé une table. Le vieux couple ne savait pas parler anglais, mais semblait tout excité de nous reçevoir chez eux. Expérience très agréable de nouveau.

Eilin est au centre
Ensuite, nous avons fait nos adieux à Eilin, et nous nous sommes rendus en bateau vers les îles Lofoten. Ce fut une bien fort sympathique expérience de couchsurfing. C'est vraiment extra de voir qu'on peut dépasser les barrières culturelles et vivre de telles expériences. C'est pour moi l'un des grands avantages de notre époque.

Sur le bateau, vues magnifiques et énorme drapeau norvégien ont déchaînés nos appareils photos



Les îles en elles-mêmes sont merveilleuses, ce fut un vrai plaisir pour les yeux de les parcourir. Voici quelques photos du matin.


Si vous regardez bien au centre de l'image, sur le petit promontoire rocheux gris, vous verrez des silhouettes, c'est nous !
 

A midi, petite pause dans un traditionnel petit village de pêcheurs au milieu des séchoirs à poissons



L'aprem, traversée des deux dernières îles. Les points de vues se font magnifiques. J'ai eu un petit coup de coeur pour le village de Nufjord, un petit village traditionnel plein de maisons en bois rouge, bâties sur pilotis, au milieu du fjord du même nom



Le soleil commence lentement à décliner à l'horizon, c'est alors que nous arrivons à la pointe des îles. Juste à temps pour admirer un magnifique coucher de soleil. Le ciel, après avoir tour à tour été blanc, bleu, gris, vert, rouge, orange durant le voyage, était maintenant d'un rose éclatant.




Nous sommes restés à cet endroit pour la nuit (après un petit détour dans un autre village pour manger, où nous avons encore eu l'occasion de parler avec des norvégiens très sympas (décidément, ils sont vraiment plus ouverts que les danois !). Le coucher de soleil a alors fait la place à nos amies les aurores boréales, plus brillantes et fortes que jamais, pour rendre notre dernière nuit dans le grand nord totalement inoubliable...


 
Le lendemain matin, nous devions reprendre le ferry pour Bodo, où nous attendais notre avion. Donc nous avons passé la nuit (difficile), dans la voiture, juste devant l'embarcadère.

Jour 7. 27 Octobre 2011. Bodo-Oslo Gardemoen

Avec le ferry nous ramenant à Bodo au petit matin commençait la première partie de notre long voyage retour vers le Danemark. Le trajet entre les Lofoten et Bodo durait 4 heures, que nous avons presque entièrement passées à dormir tant nous étions fatigués. Heureusement le bateau était très grand et très confortable. Toutefois, j'ai laissé les autres à leur sommeil pendant 10 minutes. En effet, je me suis réveillé à mi chemin et suis monté sur le pont du bateau, où il n'y avait personne à part moi, et j'ai admiré le lever de soleil sur les montagnes de la côte norvégienne.





Devant ce lever de soleil, je me suis de nouveau senti très ému. En effet, je suis passé par plusieurs émotions à la fois :
- de la joie d'abord, d'avoir pu vivre une telle expérience, un tel voyage, et parce que mon érasmus se passait à merveille sur tout les points.
- de l'impatience, de montrer mes photos, de raconter mon voyage, et de dormir dans un vrai lit !
- de la tristesse aussi, parce que le voyage était sur la fin, et que je savais que le retour au Danemark serait plus difficile, puisque l'hiver s'installera et les cours reprendront. Il faudra un temps pour s'adapter.
- de la répulsion enfin, pour la Belgique, la vie banale que j'avais là bas, la personne fermée que j'étais là bas. Je me sentais tellement métamorphosé par de telles expériences, et par mon érasmus en général, que je savais que retourner dans le train-train quotidien belge serait une des choses les plus difficiles que je n'aurais jamais vécues. Et savoir mon érasmus à plus de mi-chemin était un sentiment très dur. Je savais que les conversations allaient progressivement s'acheminer vers le retour au pays, et les au-revoir ne seraient plus très loin...

Je suis ensuite retourné dormir. Une fois à Bodo, nous nous sommes un peu promené dans la ville, et nous avons été manger au Subway (cher cher...).



Ensuite, nous avons pris la direction de l'aéroport, rendu notre voiture, et embarqué, direction Oslo. Nous avons de nouveau passé la nuit dans l'aéroport de Gardemoen, ce qui amplifia la fatigue, mais qui était toujours aussi fun.

Jour 8. 28 octobre 2011. Visite d'Oslo et retour à Aarhus.

Nous avions toute la journée pour visiter Oslo. L'avion repartant à Aarhus n'étant que le soir. Nous nous sommes donc levés tôt et nous avons pris le bus, direction la capitale norvégienne.

La ville d'Oslo est assez spéciale, elle est riche en beaux monuments et en chouettes endroits, et sa petite taille (environ 600 000 habitants au total) fait qu'il nous a été possible de la visiter entièrement en une journée. Elle est toutefois moins belle que Copenhague, même si certains endroits valent le détour. Nous avons visité l'opéra, la citadelle, vu le parlement et le palais royale de Norvège, et le munk museum. Et nous avons marché beaucoup, beaucoup, beaucoup :) Vers 16h, nous avons pris le bus vers l'aéroport de Rygge, où nous attendait notre avion pour Aarhus.

Vue sur l'Oslofjord depuis le toit de l'opéra

Akerhus. La citadelle d'Oslo
 
Palais royal de Norvège

Vers 17h, l'avion décolle et nous disions adieu à la Norvège. Une petite demi-heure plus tard, il atterrit sur le sol danois, et nous montons dans le bus, direction Aarhus, et notre petit lit douillet. Nous étions simplement heureux, heureux d'avoir fait un tel voyage, mais aussi heureux de pouvoir nous reposer, dormir normalement, et manger à notre faim. Je ne sais plus de quoi j'ai rêvé cette nuit là, mais la Norvège devait faire partie de ma pensée tant ce pays magnifique m'a marqué.


Merci Erasmus de m'avoir fait vivre tout ça ! :)