Le Danemark est un pays surprenant. Après une fin d'été et un mois de septembre globalement très pluvieux, il faut bien reconnaître qu'il y a du changement dans l'air. Ces premières semaines d'octobre, nous avons bénéficié d'un temps vraiment magnifique, bien que frisquet. Et ce beau temps a connu son paroxisme ce samedi, avec un ciel complètement vierge du moindre nuage. C'était donc l'occasion idéale d'enfourcher le vélo et de partir se promener dans la région.
Après un petit regard de photos sur google earth, je suis parti avec Pavlin pour Ebeltoft, un petit village situé de l'autre côté de la baie d'Aarhus, dans une région appelée le "nez du Danemark", en raison de la forme qu'elle a sur une carte. Le trajet semblait court, il y avait en effet 29 km à vol d'oiseau entre Aarhus et Ebeltoft, et le pays étant traversé par des pistes cyclables de très bonne qualité reliant villes et villages, nous en avons profité pour partir vers 13h30 pour faire ce petit voyage, totalement improvisé en dernière minute. Nous pensions en effet qu'il ne nous faudrait pas plus de 2 heures pour y aller et pareil, voire moins, pour revenir (j'avais d'ailleurs ce souvenir du bike-trip à Silkeborg, qui était située à 42 km d'Aarhus et que nous avions atteint en moins de 2 heures). Mais atteindre Ebeltoft, c'était loin d'être aussi simple que nous l'avions imaginé...
Ebeltoft est située de l'autre côté de la baie d'Aarhus.
En effet, si pour aller à Silkeborg, il suffisait d'aller toujours tout droit sur une route nationale pourvue de pistes cyclables, aller à Ebeltoft demandait de passer par toute sortes d'environnements. Le chemin était très sinueux, et traversais des bois, des plages, des "villes", des collines, des plaines, des landes, bref, un condensé de tout ce qu'on peut trouver au Danemark. La piste cyclable suivait en effet des petites routes secondaires, qui partaient un peu dans tous les sens, le résultat étant qu'il nous a fallu un temps fou (3h) rien que pour atteindre le sommet de la première baie (Ebeltoft étant à l'est de la deuxième), soit même pas la moitié du chemin. Nous avons d'ailleurs essayé de prendre un chemin plus rapide (c'est à dire que nous avons roulé avec nos vélos sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute (pas taper...), mais nous avons vite abandonné cette voie)
Pause dans un petit village de maisons de bois au bord de la baie...
Arrêtés dans ce charmant petit village, nous regardons le GPS de Pavlin, et découvrons avec dépit que nous n'avions même pas parcouru la moitié du chemin. Nous étions déjà assez fatigués, et il était déjà 16h30, ce qui signifiait que si nous arrivions à Ebeltfot, il ferait presque nuit. Après une hésitation à rentrer à Aarhus, on a décidé d'aller au bout de notre logique et nous avons fait la deuxième partie du chemin vers Ebeltoft, plus directe mais beaucoup plus éprouvante, car les collines étaient plutôt hautes et les montées très longues. Nous avons enfin fini par arriver épuisés à Ebeltoft à 18h30, après plus de 5 heures de vélo, et déjà une bonne soixantaine de kilomètres dans les jambes.
Bon sang que c'est sauvage le Jutland, il n'y a rien à des dizaines de kilomètres à la ronde...
On approche d'Ebeltoft, et les environs des plages se font de plus en plus chicos
Nous sommes arrivés à Ebeltoft au coucher du soleil. Les 2 principales attractions de ce petit village sont totalement différentes l'une de l'autre. La première est la frégate 'Jylland', un énorme voilier appartenant à la famille royale qui est stationné en permanence à Ebeltoft. La seconde est la "vieille ville", qui consiste en un labyrinthe assez gigantesque de rues pavées, et de maisons à colombages au toit de chaume. C'était très joli, donc nous étions assez satisfait de notre périple, ça en valait plutôt la peine. Nous sommes partis juste après avoir admiré le coucher de soleil sur la baie...
La frégate "Jylland"
Splendide coucher de soleil.
Le voyage retour fut encore plus aventureux que l'aller, puisqu'évidemment, il faisait totalement nuit. Mais la nuit ici ce n'est pas comme en Belgique. En Belgique, la nuit n'en est pas vraiment une, puisque toutes les routes, même les plus reculées sont éclairées, en général, et que la campagne n'est jamais bien étendue en dehors des tréfonds des Ardennes. Ici, en dehors d'Aarhus, IL N'Y A RIEN à des dizaines de kilomètres à la ronde, pas une ville, pas même un village (nous avons traversé 1 seul village avant d'arriver dans la banlieue d'Aarhus). Ce qui veut dire également que nous n'avons pas eu la moindre lumière en dehors des lumières de nos vélos, qui ne sont même pas suffisantes pour voir sur le sol où nous sommes. La seule exception est le village dont je vous ai parlé ci dessus. Et je peux aussi vous garantir que vous engouffrer dans la forêt en pleine nuit, c'est assez flippant, raison pour laquelle nous avons évité ça un maximum en prenant un chemin certe plus long, mais plus sûr. Après plus de 3h30 de vélo dans la quasi totale obscurité, nous avons fini par atteindre la grand route qui descend directement vers Aarhus, et là, les lumières sont quelques peu réapparues (il y avait des diodes fluorescentes sur la piste cyclable), et ont augmenté en fréquence à mesure que nous nous rapprochions de la ville. Une fois arrivé à Aarhus, il fallait encore remonter dans notre résidence, ce qui nous a pris une bonne demi-heure de plus. J'ai enfin rejoint mon lit douillet à 23h. Résultat, cela nous a fait environ 9h30 de vélo, et entre 100 et 120 km dans les jambes ! Autant dire qu'après, j'étais tellement épuisé qu'il m'a fallu passer environ 2 jours à prendre le bus pour enfin oser me remettre en selle...
Mais bon sang, ça fait du bien de se surpasser :)
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